8h30: café croissants!
Chacun pose son ou ses arbres sur les tables. , Ruud propose une première tournée avec tout le monde derrière lui pour commenter pour tout le monde certains arbres qu’il a choisi de commenter.
François minute! Pas plus de 10 min sur chaque arbre! Ceci afin que chacun ait eu le temps de voir Ruud avec son arbre et puisse se mettre au travail dès le matin! Parfait.
Premier arbre: le Pin de Thierry. Thierry cherche des conseils d’entretien, une meilleure connaissance de l’espèce. Nécessité de faire entrer la lumière!!! Gros travail de désaiguillage! Le Pin est infesté de pucerons, Frédéric suggère de faire un nettoyage au jet d’eau, on est tôt dans la saison, il sera temps de faire des traitements chimiques plus tard. Ruud nous montre comment les japonais travaillent sur les branches avec sa main qui représente la branche et ses doigts les chandelles, avec un écartement parfaitement égal des doigts.
Pin blanc de Catherine: Son Pin blanc est en excellente santé. Il a une branche basse particulièrement longue , horizontale et droite. Pourquoi? A quel genre appartient cet arbre? Ruud nous explique que ce type d’arbre a un rôle dans les jardins japonais, c’est un arbre de bienvenue qu’on positionne à l’entrée, qui semble nous tendre le bras pour inviter à nous diriger vers le jardin! Donc, ne pas chercher à réduire cette branche pour faire rentrer l’arbre dans un triangle! Ce type d’arbre est atypique mais a un rôle bien à lui… Le travail de cet arbre ira dans le sens primeur de son rôle.
Juniperus avec magnifique bois mort de Stéphane: apprendre à jouer avec les vides… Compacter . Le Lettré contient en général un tronc et trois branches, il faut maintenir l’élégance.
Chêne Liège de Daniel: Il faut le traiter contre les attaques d’insectes avec du liquide à Gin dilué à 3% si on a affaire à un persistant, à 1%sur un caduque et quand il n’a plus de feuilles. En fait, Ruud a appris d’un spécialiste de cette essence, qu’il ne faut pas couper avant le « 17 mars « sous peine de mauvaises réactions de l’arbre. C’est un arbre qui se dirigera essentiellement par la taille car il réagit mal à la ligature, il a tendance à perdre les branches ligaturées, donc ,juste ligaturer quelques charpentières.. Le chêne Liège est très délicat au rempotage. Rempoter quand les bourgeons commencent à gonfler et tailler toutes les feuilles en laissant 2 feuilles comme tire sève juste avant de rempoter. Ceci pour permettre à l’arbre d’avoir moins à fournir et de concentrer son énergie.
Cépée de Charmes de Corée de Frédéric: 5 troncs, 5 arbres à la base, une petite cépée. Difficile de trouver la face, certains arbres en cachent d’autres… Ruud propose que chacun se positionne quant au choix de la face en justifiant son choix. Evidemment positionner le plus gros devant, les plus petits à l’arrière afin de créer la profondeur. Frédéric va rempoter directement ses arbres en les écartant légèrement car la cépée est vraiment solidarisée par les racines.
If européen d’Eric: Proposition d’un changement de face en gardant la vue sur le bois mort. Le principe pour donner de l’âge à l’arbre, c’est d’abaisser les branches et de créer des étages. Le Taxus a toujours tendance à remonter ses branches, donc haubaner et ré haubaner, ça finit par tenir… Raccourcir les branches, favoriser un bourgeonnement arrière pour compacter l’arbre.
Pin Sylvestre de Christine: Yamadori double tronc. Ruud commence toujours par le choix de la face qu’il va décaler afin d’avoir les 2 troncs en profondeur et non sur le même plan. Les européens ont trop tendance à mettre les choses sur un seul plan. Effectivement , une telle vision change complètement l’organisation de l’arbre. Se concentrer sur les 2 troncs et réduire complètement l’envergure, compacter au maximum.
Ruud est très intéressant dans sa vision des arbres! Il insiste particulièrement sur l’intérêt du choix de la face.
Il revient d’un stage de trois mois au Japon chez Koji Hiramatsu à Takamatsu qu’il nous présentera le dimanche, en nous invitant à aller nous former également dans sa pépinière. Koji est spécialiste des Bonsaïs Shohin et des pins. Il est issu d’une grande famille de bonsaika puisqu’il est le 4ème successeurs de son jardin. A son grand regret il n’a pas de fils prêt à reprendre la pépinière, or il voudrait bien arrêter d’ici quelques années, tout en sachant que dans ces pépinières les anciennes générations sont toujours là et viennent travailler également. Sa soeur vient tous les matins s’occuper de l’arrosage. Un stage chez Koji signifie au travail dès 7h du matin, jusqu’à pas d’heure le soir, ceci 7 jours sur 7. L’avantage de Koji , c’est qu’il ouvre ses stages aux étrangers pour une somme modique et pour une durée limitée s’ils le veulent. Une formation d’apprenti par contre se fera sur une durée de 5 à 7 ans.
Christine Tochet